1 Co 10, 1-6.10-12 Qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber
Lecture Priante de la 2ème lecture du 3ème dimanche du Carême année C
Lectio Divina
Esprit de Dieu, ouvre mon intelligence et mon cœur :
comprendre ce texte, ce qu'il me dit, le prier, vivre dans sa grâce.
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Deux contextes pour cette lecture : sa place dans la lettre de Paul aux chrétiens de Corinthe et sa place dans la liturgie de ce dimanche de Carême.
A Corinthe, dans la communauté chrétienne, Paul se trouve face à des situations qui ne lui plaisent pas. Des divisions, des clans, des conduites morales déplorables, des restes de pratiques païennes, etc. D'où des récriminations, des critiques venant de chrétiens qui se croient plus solides que les autres... Paul invite à ne pas faire le malin. Il vient d'utiliser une comparaison (avant l'extrait de ce dimanche) : le coureur dans le stade risque d'être éliminé s'il n'a pas l'endurance, l’entraînement, la persévérance.
Pour appuyer cela, il donne une interprétation du long Exode des hébreux dans le désert. Ceux-ci avaient tout pour tenir le coup, réussir leur longue marche vers la terre promise. Dans une répétition du mot tous, Paul énumère les atouts de réussite de leur course, en y voyant des préfigurations de la vie chrétienne : union à Moïse par un baptême (une plongée) dans la nuée et dans la mer (Moïse figure du Christ, nuée figure du Seigneur) ; une nourriture dite spirituelle et une boisson jaillissant d'un rocher (la manne annonçant l'Eucharistie, le rocher figure du Christ). La plupart ne sont pas allés jusqu'au bout dans le désert, car ils n'ont pas été fidèles au Seigneur qui les guidait.
Un exemple pour nous, dit Paul. Arrêtez donc de récriminer, de râler, de critiquer, de donner des leçons aux autres, cela ne mène qu'à du rien. Nous sommes à la fin des temps, c'est-à-dire dans le temps du Nouveau Testament, le temps du Christ, c'est le dernier. C'est le temps de l'humilité, de ne pas se croire solide, meilleur que les autres. Dans l'autre lettre aux Corinthiens, Paul a cette parole merveilleuse : J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort (12,10), fort de la force du Christ.
Dans la liturgie de ce dimanche, la première lecture nous présente Moïse,au Buisson Ardent, recevant de Dieu la mission de conduire le peuple pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter vers un beau et vaste pays. Un Dieu libérateur, dont le nom est Je Suis. C'est le départ de la longue course de l'Exode. Le psaume chante la nature de notre Dieu, dont le nom est aussi pardon, guérison, amour, tendresse, pitié... L'évangile est un appel à la conversion humble et patiente, dans les exemples que donne Jésus. Carême, temps de lucidité sur soi-même. Saint Paul, je compte sur ta prière et ta présence.
Paul C.
