Paroisse Colomiers

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3ème Dimanche Carême C - 20 mars 2022

Nous avons entendu le beau passage de l’Exode avec l’appel de Moïse au buisson ardent. Moïse avait voulu aider son peuple opprimé et il avait tué un Egyptien qui maltraitait un Hébreu. Mais la violence n’est pas la solution. Ni vouloir agir tout seul. Moïse avait dû s’enfuir au désert et c’est là, au bout de 40 ans, qu’il a reçu cet appel de façon extraordinaire : le buisson brûlait sans se consumer. Et Dieu se révèle, il révèle son nom : « Yahvé : Je suis ». C’est l’Etre éternel, mais qui s’inscrit dans l’histoire des hommes : il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob. Et « Je suis » est à l’écoute de son peuple, il entend la clameur de sa souffrance. Moïse est choisi comme le libérateur qui doit aller trouver Pharaon et faire sortir son peuple d’Egypte.

L’appel de Moïse est particulièrement fort. Il nous dit que nous aussi nous sommes appelés par notre nom. Face aux injustices et aux oppressions de notre monde, nous sommes tous appelés à être acteurs de libération. Mais nous ne sommes pas envoyés tout seul avec nos seules intuitions. Nous devons faire un détour, comme Moïse, vers le buisson ardent de l’amour de Dieu, nous approcher de l’espace sacré où Dieu se révèle, en particulier par sa Parole.

L’évangile parle de conversion. Il y a des évènements qui se passent dans le monde ou proches de nous pour lesquels on cherche des explications, on cherche des coupables. Mais dans l’histoire des Galiléens massacrés par Pilate, le coupable c’est Pilate, ce ne sont pas les Galiléens, ni ceux qui ont péri lorsque la tour de Siloë s’est écroulée. Jésus insiste sur la conversion pour vivre. Si on ne se convertit pas, si on ne va pas dans le sens de l’amour et de la miséricorde, alors on va dans le sens de la mort. Ce qui se passe en Ukraine en ce moment va dans le sens de la mort. Et on se sent impuissant devant cet état de fait qu’on ne peut pas changer. Ce que Jésus nous dit c’est qu’on peut se changer nous-mêmes. Qu’on peut se convertir, se tourner vers la source d’amour qui est le Christ. Face à la guerre et à la violence, c’est l’amour et la justice qui peuvent l’emporter. Même à distance, notre conversion aura des effets. En ce temps de Carême qui nous prépare à la Passion du Christ, notre participation à sa Passion nous fera aussi participer à sa Résurrection et à la victoire de la lumière de Pâques.

L’histoire du figuier aussi est instructive. C’est amusant que le figuier soit planté dans la vigne. Les deux fruits sont excellents et ils permettent une variété dans les goûts. Mais ici, le figuier ne produit pas de fruit depuis trois ans et le propriétaire s’impatiente, il cherche la rentabilité. Le vigneron défend le figuier, il demande un sursis pour lui, il promet de redoubler de soins pour qu’il produise de nouveau des fruits. Ce vigneron nous parle de l’amour de Dieu. Nous ne produisons pas toujours les meilleurs fruits, ceux dont parle St Paul et qui sont les fruits de l’Esprit : la joie, la paix, l’amour, la confiance,… Mais le Seigneur nous travaille, il ne désespère pas de nous, il nous travaille justement par son Esprit.

Dans la vigne du Seigneur, il y a donc un figuier. La vigne représente souvent l’Eglise dont nous sommes les sarments.  Le figuier est symbole de sagesse. Il y a une complémentarité dans les fruits. Nous ne sommes pas là pour nous comparer ou nous exclure mais pour nous compléter, pour goûter les fruits les uns des autres. Ces fruits ils sont pour le monde : la paix, la joie, l’amour… Nous ne savons pas toujours ce que l’on peut faire pour la paix. Soyons nous-mêmes, comme notre Dieu est « Je suis ». Soyons dignes de ce Dieu libérateur qui allume en nos cœurs un foyer ardent qui ne s’éteint pas.

Et écoutons aussi le conseil de St Paul qui nous dit que c’est tous ensemble que nous sommes sauvés, que c’est tous ensemble que nous buvons au rocher qui est le Christ, que c’est tous ensemble que nous pouvons témoigner de son amour.

P. Jean-Christophe Cabanis

Ex 3, 1-8a.10.13-15 ; Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.11 ; 1 Co 10, 1-6.10-12 ; Lc 13, 1-9

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