Paroisse Colomiers

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3e dimanche du Carême

Vous avez choisi le mot « prophète » comme celui qui caractérise les textes de ce jour.

Un prophète, ce n’est pas forcément quelqu’un qui annonce l’avenir, qui parle avant, mais, c’est étymologiquement « celui qui parle devant » ; nous dirions aujourd’hui que c’est un porte-parole.

Lors de notre baptême, il nous a été dit que c’est l’une des missions de tout chrétien : être prophète, porte-parole du christ par nos actes et nos paroles.

Souvent les prophètes se sont exprimés par des gestes et parfois des gestes violents comme celui de Jésus qui chasse les marchands du Temple ; ils ont souvent rappelé que la parole de Dieu n’admet pas de demi mesures et doit se traduire en actes comme le soulignent les 2 autres lectures : il y va de la grandeur de Dieu, il y va de la grandeur de l’homme.

Oui, les prophètes ont été des passionnés  de Dieu et des passionnés de l’homme.

            1) Dans l’évangile de ce jour, Jésus apparaît comme un passionné de Dieu, il le traduit par un geste violent pour chasser du Temple tout trafic, mais en pensant aussi, comme il le dira que le vrai Temple, c’est son corps, c’est-à-dire, au bout, son corps élargi, son corps mystique, c-a-d toute l’humanité et chaque homme en particulier. Mais comprenons jusqu’où va ce transfert. St Paul dira aux chrétiens, aux débardeurs du port de Corinthe : « Vous êtes le corps du Christ. » Quelle dignité inouïe possède donc chaque personne humaine et comme tous ces temples de Dieu sont fréquemment avilis. Pensons à tous les réseaux de trafics d’êtres humains, qu’il s’agisse de la prostitution ou des passeurs de migrants ; pensons à tous les cas de torture que dénoncent des mouvements comme Amnesty ou l’Acat, pensons à tous ceux que l’on abandonne sans papiers ou sans droits.

            2) Si Jésus apparaît ainsi comme un passionné de Dieu et de son Temple, dans le 1er texte, on découvrait à l’inverse, un Dieu passionné de l’homme, à condition de lire les 10 commandements, non pas comme des interdictions arbitraires, mais comme des balises et des conseils positifs. Dans le monde de cette époque, cruel et violent, voici un Dieu qui demande à tous les humains d’être loyaux, fraternels, libres à l’égard des idoles de toutes sortes, même si elles prennent le visage moderne du prestige, de la violence ou de l’argent. « Respecte et soutiens la vie, l’honneur de ton prochain et combats la pauvreté qui affame tes frères… »

C’est un Dieu  qui veut faire de nous, non pas un peuple de minables, mais un peuple noble et enthousiaste à l’image de son Fils, Jésus.

Si nous vivons selon son projet, jamais nous ne ferons passer l’Homme après l’économie comme dans certaines formes de capitalisme ; jamais nous ne ferons passer l’homme après la raison d’état, comme dans les régimes totalitaires ; jamais nous ne défendrons nos idées en démolissant, en salissant ou en méprisant les hommes, puisqu’ils sont visages de Dieu, d’un Dieu passionné par l’Homme.

Voilà ! Pendant ce Carême, nous recevrons des appels au partage, des invitations à agir, en adoptant par exemple un style de vie beaucoup plus simple au plan personnel, familial ou collectif, afin de réduire les inégalités, de sauvegarder notre planète et ses ressources et ainsi de favoriser l’avènement d’un monde plus juste, davantage conforme à ce que souhaite Dieu pour l’humanité et pour la création.

Ecouter ces appels, les répercuter, les traduire en actes, n’est-ce pas une bonne manière de remplir notre mission de prophètes ?

Père Jacques Casanave

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S
J'apprécie votre blog, n'hésitez pas a visiter le mien.<br /> Cordialement
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