5 Février 2019
André, j’avoue que j’ai quelques difficultés à parler de lui. Je le connaissais trop, plus qu’un ami, André pour moi était un frère, il ne se passait pratiquement pas une semaine sans qu’on ait l’occasion de se rencontrer.
Avec Monique, son épouse, Valérie et Frédéric, ses enfants, ils formaient ensemble une famille accueillante et attachante. Une famille croyante, où la foi n’était pas un vain mot, même si André n’en parlait pas, il la vivait au jour le jour dans ses actes…
Chez lui, la vie, la foi ne faisait qu’un. Cela me fait penser à ce théologien Maurice ZUNDEL qui disait : « Ne parlez pas de Dieu, vous risquez de l’abimer ». Tous les dimanches, il était ici dans cette église partageant avec notre communauté foi, confiance, espérance dans la continuité avec ce brave Job de la 1ère lecture : « Quoi qu’il arrive, quand bien même on m’aura arraché la peau, je verrai Dieu… Je le verrai, il ne sera plus un étranger »
Aujourd’hui, André rencontre celui qui nous a dit « Restez en tenue de service », pour lui Dieu n’est plus un étranger, il est celui qui l’accueille à sa table comme un ami, comme un frère.
Avec André pas de parlottes inutiles, pas de théories, toujours en tenue de service. Je soulignerais 3 grands aspects de sa vie : le travail, le service, la générosité.
Chez lui, il n’y avait pas que le côté matériel, sans rien dire, il savait ouvrir l’œil envers les petits : gitans, ferrailleurs, alcooliques, peu importe ; il estimait qu’ils étaient capables de faire quelque chose. Pendant 3 ou 4 ans, il a passé 2 ou 3 demi-journées par semaines aux côtés de SDF à BLAGNAC, à qui il a appris le jardinage, l’arrosage et l’organisation de la vente de légumes. Il a été très affecté lorsque cette association a dû partir et oui, André était aussi quelqu’un de très sensible.
Difficile de résumer en quelques minutes une vie aussi riche que celle d’André… tous, nous avons certainement des choses à rajouter à ce que je viens de dire : je pense encore à tous ces moments de convivialité, ces réveillons du Nouvel An qu’on a vécu avec plusieurs familles, les rencontres au Point Rencontres Chômeurs…. et j’en passe.
Au final, je retiens qu’au milieu de nous, il a toujours été en tenue de service, la lampe allumée à la main. Il nous devance sur ce chemin qui nous amène à Jésus-Christ, il éclaire notre route, à sa manière il nous a montré sans le dire un visage de Dieu : « Tout ce que vous ferez aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ». Monique ; Valérie ; Frédéric vous pouvez être fiers d’André ! Adieu André, à bientôt de se retrouver !
En écoutant cet Ave Maria, nous le confions à la Vierge Marie.
Père Charles de Llobet
Nb : André Proton, paroissien de Colomiers