À cœur ouvert - Témoignage de Jean-Luc D.
Ce dimanche 2 mai nous avions rendez-vous chez Alice pour partager autour de l’encyclique « Amoris Laëtitia » du Pape François. Quinze heures, le soleil luit dans un ciel printanier lorsque je descends de ma voiture mais ne sais pas exactement où habite Alice. Heureusement, je vois s’approcher Isabelle et Elfride. Nous allons chercher ensemble. Sauvés! Nous apercevons au loin Kim-Liên, Geneviève et notre hôte Alice qui nous attendent au bas de l’immeuble de cette dernière. Nous les rejoignons et les salutations faites nous montons. Une fois installés, nous prions le Seigneur avec, notamment, le psaume 128 et la deuxième épître de Saint Paul aux Thessaloniciens afin d’entrer en communion avec Dieu et d’ouvrir notre cœur et notre esprit au texte de l’évêque de Rome et au partage. Après ce moment de recueillement, des petits passages du chapitre un de «Amoris Laëtitia » sont lus avec des intermèdes musicaux pour nous aider à rentrer dans le texte. Ceci fait, l’échange peut commencer. La famille est le lieu où se transmet la foi. Ainsi, pour Alice, handicapée et qui n’a pas connu sa famille biologique, tient sa foi de sa famille d’accueil bretonne, elle s’est maintenue dans sa famille d’accueil de l’Aveyron et c’est ainsi qu’à Colomiers nous voyons Alice à la messe tous les dimanches. Pour moi, elle vient de ma grand-mère puis de ma mère. Je parle aussi de mon parcours spirituel et familial avec la disparition de mon père en 1990, quatre ans après mon accident qui m’a rendu handicapé. Tout le monde s’est exprimé et a révélé une part de soit en disant des choses très intimes et personnelles avec confiance et émotion. L’autre idée forte qui est ressortie de notre échange est que les familles dont les pères ne peuvent pas subvenir aux besoins sont en proie à une instabilité et une déstructuration de la cellule familiale. Le père et ses ressources sont le ciment de la famille. Nous avons aussi évoqué et prié pour les familles dont le père est absent ou dans lesquelles l’amour et l’harmonie ont été supplantés par toute sorte de violences, l’instabilité et la pauvreté mais nous avons rendu grâce pour les familles dans lesquelles l’amour règne et pour les enfants orphelins qui, à défaut de famille naturelle, ont été adoptés par des familles harmonieuses et aimantes ou qui ont eu une vie peut-être chaotique mais qui ont pu grandir et s’épanouir grâce à des structures et communautés qui leur ont donné une direction et un sens cohérent et constructif.
En guise de conclusion, heureux de cet échange intime et à cœur ouvert et confiant, nous dégustons le far breton qu’Alice a fait comme pour rendre hommage à sa famille d’accueil et surtout pour manifester le bonheur qu’elle éprouve de participer aux rencontres de quartier de sa « famille » qu’est la paroisse. C’est un remerciement réciproque.
Jean-Luc Donnadieu
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