C’est fait, Nous avons franchi le pas ! – Rencontre de quartier, au bord du lac, après le confinement, lundi de Pentecôte 1 juin 2020
Lors de ce weekend de Pentecôte, et pour beaucoup d’entre nous, nous avons repris deux activités essentielles à notre vie de chrétiens et de paroissiens : nous avons assisté à notre première messe dominicale ET nous avons vécu notre première rencontre de quartier après le confinement.
Notre petit groupe s’était déjà réuni autour du lac du Perget le 14 mars 2020 juste avant l’annonce du confinement (le confinement a débuté le 17 mars à midi).

C’est tout naturellement que nous nous sommes retrouvés au même endroit le temps d’une prière apéritive. Qu’est-ce qu’une prière apéritive ? C’est simple, il s’agit d’une prière collective puis d’un apéritif non moins collectif. L’un avait choisi l’heure, l’autre le jour et les autres les boissons at autres choses à grignoter.
En bons citoyens, nous avons respecté les gestes barrière bien connus par tous après presque 3 mois de crise sanitaire. Ainsi, nous avons montré que des chrétiens arrivent aussi à se regrouper, avec le sérieux lié à la distanciation physique, sans se mettre inutilement à risque… au moins aussi bien que des clients dans un supermarché remplissant leur caddy… Suivant les recommandations du Diocèse de nous réunir à 6-7 personnes, nous étions finalement 7 pour méditer la première lecture du jour et pour s’exprimer sur notre confinement.
Notre méditation a donc commencé par la lecture de la deuxième lettre de Saint Pierre Apôtre du lundi de Pentecôte. Chacun a écouté et tout le monde a pu s’exprimer sur ce que ce texte évoque. Beaucoup de choses ont été dites. Notre petit groupe s’est naturellement rendu compte que Saint Pierre destinait sa lettre intemporelle à nous, columérins, également. Le fait que ses premiers mots soient « Bien Aimés» et que le dernier soit « amour » nous a semblé être un signal très fort. A qui s’adresse-t-on quand on dit « Bien Aimé » ? A très peu de personnes ! Probablement et uniquement à son épouse ou à son époux, à quelqu’un d’intimement proches en tout état de cause.
L’un d’entre nous a rappelé que Saint Paul, s’adressant aux Corinthiens, définit l’amour comme étant, entre autres, la patience. En fait, patience et pâtir partagent la même étymologie et font référence à endurer, supporter voire à souffrir… Puisque notre rencontre de quartier refermait la parenthèse du confinement, nous avons convenu que si le confinement nous a privés de notre Carême habituel, il ne nous a pas ôté le Carême mais nous a proposé un Carême différent mêlant donc amour, patience et peut être souffrance.
En ce qui concerne le confinement, nos expériences étaient très différentes. Pour certains, il était douleur. Pour d’autres, il n’a rien changé. Pour certains, il a marqué un arrêt des cours ou des examens. Pour d’autres il ne s’est traduit que par un changement de lieu de travail. Certains l’ont vécu comme une retraite. Pour certains encore, il a fait du bien en limitant par exemple la consommation au strict nécessaire alimentaire et non plus au « shopping », en se satisfaisant de ce que l’on a et en ne recherchant pas ce que l’on a pas. Après la seconde guerre mondiale, nous avons peut-être trop lié le bonheur au fait de « bien remplir son caddy le samedi après-midi dans les grandes surfaces », aux fausses lumières, aux faux dieux, à nos addictions...
Ce confinement nous a certainement rappelé les 120 disciples recevant l’Esprit de Pâques dans une pièce complètement cadenassée de l’intérieur. Après avoir été touchés, ils ont déverrouillé les portes puis sont partis, en mission.
Un des nôtres a constaté que le confinement l’a mené à être finalement plus actifs spirituellement, à rechercher davantage d’accompagnement spirituel sur internet, à la radio ou ailleurs. En parlant de nouveaux médias, nous remercions tous ceux qui ont pris la plume pour le blog de notre paroisse et nous avons bu Muscat, du jus de fruit non alcoolisé à la santé des auteurs. Merci à l’une d’entre nous qui a porté le jambon sec fait maison pour cet apéritif.
Puisque nous étions le 1 juin, donc premier jour du mois, nous avons évoqué, médité et prié l’intention de notre Pape François. Si notre Seigneur est chemin de vérité et de vie, Il est aussi le chemin du cœur. Il nous demande d’être un, pour ne faire que un avec Lui, Lui qui ne fait qu’un avec son Père. Alors prions les uns pour les autres. Nous avons donc prié pour ceux qui souffrent, ceux qui se cherchent, qui cherchent un chemin de vie. Qu’ils puissent toucher le cœur de Dieu !
C’est sous quelques gouttes que nous sommes rentrés en attendant notre prochaine rencontre de quartier fin juin.
Olivier Chancel