Psaume de la messe du Dimanche des Rameaux année A

Psaume 21 (22)

2. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?

8. Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête :
9."Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami !"

17. Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure ; ils me percent les mains et les pieds, 18. je peux compter tous mes os.

19. Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
20. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !

22. Tu m'as répondu ! 23 Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. 24. Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

"Psaume du Serviteur Souffrant", car on peut y lire la Passion du Christ comme une description fidèle, bien que le Psaume ait été écrit plusieurs siècles avant. C'est le début de ce psaume que Jésus crie peu avant de mourir sur la croix.

2. Pourquoi ? Une interrogation qui n'est pas rare, dans d'autres psaumes, dans Jérémie, dans Job, et que je peux avoir dans ma vie personnelle faite de haut et de bas. Il nous arrive de dire, ou de penser: où est Dieu? Particulièrement en cette période de guerre en Ukraine, et ailleurs... Où es-tu, Seigneur? Pourquoi, Seigneur, es-tu si loin? Pourquoi te cacher aux jours d'angoisse? (Ps 9b) Ces "pourquoi", la liturgie des Rameaux, dans ce psaume d'ouverture à la Semaine Sainte, nous invite à les vivre en contemplant le Christ en croix. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?'' (Évangiles de Mathieu et de Marc). Jésus mourant crie sa souffrance avec les mots du psaume 21. Dans les versets du psaume que propose la liturgie de ce dimanche, je suis invité à être présent au crucifiement.

8 et 9. Les moqueries envers Jésus en croix de la part des passants, des grands prêtres, des bandits crucifiés avec lui... Où suis-je dans cette foule? Quelle est mon attitude?

17 et 18. Ces "chiens", ces "vauriens" qui percent "les mains et les pieds". Les plaies du Christ, refuges pour moi. Un moine Cistercien (12è s). Homme [...], place... (toi) dans les Plaies du Divin Crucifié. Il est la pierre, il est la terre, parce qu'il est à la fois Dieu et homme, il est la pierre creusée, la terre fouillée, car il dit lui-même "Ils ont creusé mes mains et mes pieds, ils ont inventorié tous mes os".

19. Le partage des vêtements par les soldats romains. Image de l'entrée des païens dans l’Église. Ils se disputent une part de la souffrance rédemptrice du Christ.

20. La force du Crucifié. Au sein de la souffrance, Jésus veut croire à la certitude de la proximité de Dieu son Père. Je t'aime, Seigneur, ma force, Seigneur, mon roc, ma forteresse, Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire. (Ps 17) Il a chanté cela. Et moi?

22. Tu m'as répondu. Une parole soudaine, à la fin d'une longue supplication. Un tiers du psaume fait de confiance, d'espérance et même de joie. Il prophétise la libération et le triomphe du Messie, et la fécondité de son Sacrifice. Ce psaume est un psaume de Pâques. Embrasser d'un même regard la Croix et la Résurrection. Lorsque St Jean parle de la Passion, il n’emploie jamais les mots "croix-crucifier", il dit ''élévation''. Pour Jésus, sa Passion, c’est le moment de son élévation royale, le moment de son retour vers le Père, le moment de sa glorification. "Crucifier"Jésus, c’est "l’élever". Jésus en croix est devenu le roi qui siège sur le trône royal de la croix. La croix n’est pas un échec, elle est la victoire de Jésus.

23 et 24. Je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. Le psalmiste appelle ses frères à partager son allégresse. Il appelle aussi les "craignants Dieu", hommes et femmes de bonne volonté, qui se donnent au service des autres. Une joie de Pâques, pour serviteurs et servantes. La parole du centurion romain: A la vue de ce qui s'était passé, le centurion rendit gloire à Dieu: ''Celui-ci était réellement un homme juste.'' Ce païen, en chemin vers la foi en Christ...

Paul C.