Psaume de la messe du 4ème Dimanche de Carême année A

Deux images dans ce psaume, qui est entier, le berger qui conduit son troupeau, l'hôte qui accueille à sa table. Comme deux psaumes associés. La mémoire du long cheminement dans le désert avec Moïse comme berger.  Et aussi l'attente de la venue d'un nouveau berger, d'un messie. La première lecture nous le présente, c'est David. Et David sera une figure du Messie, une figure pécheresse mais repentante. Devant les malheurs du peuple, l'exil à Babylone surtout, devant la méditation et l'écoute des prophètes, finalement Dieu est le Berger de son peuple, le Pasteur des brebis. Comme un berger, il fait paître son troupeau, son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. (Isaïe 40,11)

Jésus s'est plusieurs fois identifié à un berger veillant amoureusement sur ses brebis. "Je suis le bon pasteur" (Jn10,11). Et moi,je suis une brebis du troupeau, le Seigneur est mon berger. Je suis parfois la brebis égarée que le Seigneur, faisant confiance aux autres brebis restées dans le pâturage, va chercher sa brebis égarée (Mt 18,12). Temps de carême, temps de contact personnel et communautaire de prière et de réflexion, avec le Seigneur. Temps aussi de ma préoccupation du troupeau, de ma réflexion priante sur ma part de présence au troupeau, à ma paroisse, à ma communauté, à mon association, à mon travail, à mon pays, au monde... Le berger qui conduit son troupeau, qui le défend, qui le nourrit.

La seconde image. Dieu est aussi l'hôte qui reçoit à sa table. L'hospitalité de Dieu est somptueuse. Une table. L'huile parfumée. La coupe bien remplie. Les ''ennemis'' regardent avec peut-être envie ou ricanement... Cet accueil magnifique dans la maison du Seigneur est permanent, pour la durée de mes jours... Jésus nous a préparé la table de son Corps et la coupe de son Sang. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. (Jean 6,51)

Les premiers chrétiens ont beaucoup aimé ce psaume 22 dans lequel ils voyaient le psaume baptismal par excellence qu'on chantait dans la nuit pascale. Ce petit rappel historique m'invite à la prière pour les catéchumènes. Et à la prière pour ceux qui les accompagnent.

Je peux prier ce psaume avec le poète Paul Claudel. Je suis une pauvre bête grâce à Dieu qui voit que l'herbe ne lui manque pas. Ni l'eau à boire, grâce à Dieu, quand elle a soif. On a mis mon âme dans la bonne direction. Celle de la Justice par le moyen de cette bonne odeur qui est Ton nom. S'il me faut un petit peu cheminer dans les ombres de la Mort, ça ne fait rien, puisque Tu es avec moi. Ces verges pour me fouetter et ce bâton pour me battre, je les baise avec amour. Que m'importe la tribulation, près de cette Table où Tu n'as rien oublié. Près de cette huile dont tu m'as oint, et près de cet amer calice, ah ne le retirez pas à mes lèvres. Et près de cette ingénieuse miséricorde, ah je le vois, toute ma vie, qui n'a cessé de faire de moi ce qu'elle voulait. A pas d'autre fin que dans la maison de mon Père il me soit donné longitude et latitude.

Paul C.