Ps 70, 71 Sans fin, je proclamerai ta justice et ton salut
Comme souvent dans les anciens écrits bibliques, le ''Je'' représente en réalité Israël, un ''je collectif''. Dans l'ensemble du psaume, en particulier dans les versets non choisis par la liturgie de ce dimanche, ''Je'' c'est Israël qui parle. Israël est présentée comme une épouse du Seigneur, femme aimée, choisie tendrement depuis toujours. Israël, une sorte de parabole de l'Alliance entre Dieu et ce peuple. On revient toujours à cette situation : Dieu a élu, il a choisi ce peuple, une première fois dite Ancienne Alliance, ou Ancien Testament, ou Première Alliance. Une grande étape de l'histoire des relations entre Dieu et l'humanité figurant, préparant, une Nouvelle Alliance en Jésus Christ.
Dans la première lecture de cette messe, le prophète Jérémie rapporte une parole du Seigneur à lui adressée : Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais. Le psalmiste 70 dit : tu m'as choisi dès le ventre de ma mère. Dans Jérémie, son appel personnel est une parabole de l'appel à tout le peuple. De même, le psaume est figuration de la situation du Nouvel Israël qu'est l’Église.
Israël en exil à Babylone était en grande détresse, se vivant souvent comme une vieille épouse délaissée par Dieu, le suppliant de ne pas l'abandonner. Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs, ne m'abandonne pas, ô mon Dieu (v.18 non choisi). Le peuple d'Israël est devenu comme une vieille femme qui a été choisie dès avant sa naissance, qui a lutté pour être fidèle jusqu'à ses ''cheveux blancs'', avec des hauts et des bas. Une comparaison, une sorte de parabole de l'histoire de l'Alliance nuptiale entre Dieu et ce peuple.
Israël en exil va cependant garder espoir. En témoigne l'extrait liturgique du psaume de ce dimanche, qui mêle supplication et espérance. Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse, proclament les v.5 et 6. Repérer ces mots traçant le portrait qu'Israël en exil se fait finalement de son Dieu : refuge, justice, rocher, forteresse, roc, espérance, appui, soutien, justice, salut.
Ce psaume peut avoir des résonances dans nos vies personnelles et collectives. Ce cri que nous poussons parfois : Seigneur, où es-tu ? Réveille-toi. Pourquoi dors-tu ? (Ps 44,23) .Il y a aussi la fameuse scène de la tempête apaisée qui a beaucoup frappé les évangélistes puisqu'elle est rapportée par 3 d'entre eux, Marc, Matthieu et Luc . On peut supposer que cet événement fut beaucoup médité. Citons Marc 4,35. Maître, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ?
Maladies, souffrances diverses, deuils, incompréhensions de toutes sortes, peurs devant ce monde difficile, combats ardus dans la vie spirituelle, une Église en plein changement, etc, etc... Je peux lire, relire, l'extrait du psaume en y voyant ma situation, ou celle de l’Église, ou celle du monde... et surtout la présence de Dieu qui est refuge, justice, rocher, forteresse, roc, espérance, appui, soutien, justice, salut. La citation de Jérémie se termine ainsi : je suis avec toi pour te délivrer.
Seigneur, merci de te souvenir de ton Alliance et de ne pas te souvenir de nos péchés. Je reconnais devant toi mes faiblesses, ma fragilité, ma vulnérabilité et je veux compter sur ta grâce seule chaque jour. (Merci à l'auteur de cette formulation de prière)
Paul C.
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